GUYLAINE TREMBLAY: Honorer le moment présent
Entrevue
Être en paix avec son âge, c’est ce que Guylaine Tremblay s’efforce de faire depuis toujours. Pourquoi? Parce que la seule façon de vivre longtemps est d’accepter de se voir vieillir. Celle qui aime la vie plus que tout refuse d’être nostalgique des années passées. C’est en honorant le moment présent qu’elle fait le plus beau pied de nez au temps qui file. Rencontre avec celle que tout le monde aime.
C’est à travers son métier de comédienne que Guylaine prend conscience, dès l’âge de 30 ans, qu’elle devra être vigilante envers elle-même. «Être acteur demande une grande discipline. Jouer au théâtre, soir après soir, exige une forme physique exemplaire. Une saine alimentation et une bonne hygiène de vie sont de mise. Il faut dire que je suis bénie, car j’ai un excellent sommeil. Lorsque je me retrouve de longues heures au travail, je suis capable de faire de petites siestes pour recharger mes batteries.» De l’énergie, Guylaine n’en manque jamais. Elle porte aussi attention à ce qui est dans son assiette. «Je mange très peu de sucre et consomme le moins possible d’aliments transformés. En toute honnêteté, le plus beau cadeau que je me suis fait est d’arrêter de fumer à l’âge de 40 ans. J’étais une vraie fumeuse et je me suis vite aperçue que je ne pourrais pas continuer ainsi bien longtemps. Je commençais à avoir des problèmes de respiration, ma voix se fragilisait et ma peau commençait à perdre de ses couleurs. Je n’ai pas hésité longtemps, je devais me préserver afin de pouvoir continuer à mordre dans la vie pour encore bien longtemps.»
C’est à travers son métier de comédienne que Guylaine prend conscience, dès l’âge de 30 ans, qu’elle devra être vigilante envers elle-même. «Être acteur demande une grande discipline. Jouer au théâtre, soir après soir, exige une forme physique exemplaire. Une saine alimentation et une bonne hygiène de vie sont de mise. Il faut dire que je suis bénie, car j’ai un excellent sommeil. Lorsque je me retrouve de longues heures au travail, je suis capable de faire de petites siestes pour recharger mes batteries.» De l’énergie, Guylaine n’en manque jamais. Elle porte aussi attention à ce qui est dans son assiette. «Je mange très peu de sucre et consomme le moins possible d’aliments transformés. En toute honnêteté, le plus beau cadeau que je me suis fait est d’arrêter de fumer à l’âge de 40 ans. J’étais une vraie fumeuse et je me suis vite aperçue que je ne pourrais pas continuer ainsi bien longtemps. Je commençais à avoir des problèmes de respiration, ma voix se fragilisait et ma peau commençait à perdre de ses couleurs. Je n’ai pas hésité longtemps, je devais me préserver afin de pouvoir continuer à mordre dans la vie pour encore bien longtemps.»
©Photo: Julien Faugère - Magazine Mieux Etre
Le mieux-être n’est pas que physique, il commence d’abord à l’intérieur de soi. «Le grand moteur de ma vie est la vérité. Pour que je puisse être en paix, il faut que tout soit dit, que tout soit clair. Je déteste les zones d’ombre et les non-dits; alors, je m’exprime, je ne garde rien qui pourrait alimenter l’incompréhension et le malaise. Être honnête envers moi-même et envers les autres me permet d’être en équilibre et, donc, d’être bien.» Le ressentiment, Guylaine ne le cultive jamais. Même chose pour les regrets. Il n’y a rien de mal à avouer ses erreurs et à s’excuser. «Le temps est quelque chose de précieux, et pour moi, c’est inconcevable de le gaspiller. C’est pourquoi je ne traîne jamais de vieilles chicanes.»
La vie n’est pas un long fleuve tranquille, et quand elle nous met au défi, il faut savoir lui répondre par l’action. «Pour me libérer et pour empêcher l’anxiété de me gagner, j’agis au lieu de subir. Il faut participer à la solution, se questionner sur les gestes qui pourront faire une différence et, surtout, ne jamais sous-estimer les bienfaits d’être dans l’action. Le bien-être, ça se travaille. Comme je ne crois pas aux miracles, je suis toujours prête à mettre les efforts nécessaires afin de toucher au bonheur.»
Quand on pense à Guylaine Tremblay, on voit une femme solide qui est en harmonie avec ses choix. «J’assume tout ce que je suis, tout ce que je dis. Que ce soit avec mes enfants, mes amis ou mon amoureux, je tente d’être conséquente avec les gestes que je pose. Je crois que cet équilibre existe justement parce que je n’attends pas après les autres pour être heureuse. Je construis mon propre bonheur.» Elle est toutefois consciente qu’elle fait partie de ces privilégiés qui reçoivent tout l’amour et le soutien nécessaire chaque fois qu’il est temps de traverser des périodes un peu plus troubles. «Se savoir aimée et bien entourée fait toute la différence. Je m’appuie beaucoup là-dessus, mais il faut aussi apprendre à reconnaître ce qui est beau et ce, même si ce n’est pas spectaculaire.»
Prendre le temps de respirer, s’arrêter pour bien observer ou faire un pas en arrière pour mieux rebondir, c’est essentiel quand on traverse une zone de turbulence. «Plusieurs de mes amis ont tenté, à travers les années, de m’initier à la méditation, mais pour moi, c’est dans l’action que je médite. Quand je me sens participer à un mouvement, je deviens en accord avec moi-même. Je dois, par contre, travailler davantage ma respiration, car dans l’action, c’est facile de l’oublier. Il faut inspirer le calme pour arriver à expirer le stress.»
Des outils pour arriver à faire le vide, Guylaine en maîtrise plusieurs. «Tout d’abord, j’adore marcher. C’est à la portée de tous, c’est gratuit et ça fait du bien; c’est presque magique. Sinon, j’adore me faire raconter des histoires. Que ce soit à travers un livre, une série ou un film, je m’évade complètement et j’oublie tout. Quand j’étais petite, chaque fois que je regardais l’émission Fanfreluche, plus rien ne comptait, et tout devenait soudainement plus léger. En tant qu’adulte, il me semble nécessaire d’avoir quelques exutoires, comme celui-ci. D’ailleurs, je suis une fan finie de la série This Is Us. Je me suis attachée aux personnages comme à des membres de ma famille; disons que je suis un très bon public.»
La lecture est un baume pour l’âme, et Guylaine l’a vite compris. «Avant d’avoir des enfants, je passais mes temps libres le nez dans les livres. À l’âge de 18 ans, je me souviens d’avoir lu un roman de Simone de Beauvoir qui m’a beaucoup marquée et qui s’intitule La femme rompue. C’est l’histoire d’une femme qui se fait tromper par l’homme qu’elle aime. C’était la première fois que j’arrivais à ressentir véritablement les émotions du personnage, et depuis, j’ai toujours recherché cette forme d’évasion.»
Même si l’année 2020 n’a pas pris les traits que Guylaine souhaitait lui donner, c’est avec résilience qu’elle a accepté de la voir se transformer sous ses yeux. «Ça ne sert à rien de résister aux changements, on se fait plus de mal que de bien. La preuve? Plusieurs projets (Banc public et En tout cas) qui m’étaient chers ont connu une fin abrupte. Je devais aussi jouer au théâtre ce printemps, mais les plans ont changé. C’est la première fois de ma vie que je me retrouve devant une page blanche, sans aucun plan précis. J’avais le choix: soit je me tapais dessus, soit j’acceptais de voir cet espace comme un immense terrain de jeu pour créer de la nouveauté. On dit que la vie a horreur du vide, et j’y crois. Quand une porte se ferme, il y en a toujours une autre qui est prête à s’ouvrir, mais pour ça, il faut apprendre à faire de la place et, surtout, à ne pas avoir peur de ce vide. Je crois vraiment que, lorsque tout va trop vite, nous faisons des erreurs. Quand la vie te parle, tends l’oreille: tu en ressortiras grandi.»
VALÉRIE GUIBBAUD
Journaliste, animatrice et auteure • Facebook : Valerieguibbaudradiotele