Se libérer des attentes
Nous avons des attentes envers nous-même, envers des situations ou des personnes. Lorsque ces attentes ne sont pas comblées, il est possible d’être déçu, triste, découragé, voire de souffrir. Et si les autres ne répondent pas à nos attentes, nous pouvons nous sentir sans importance, rejeté ou, encore, pas aimé. Mais comment être plus heureux et comblé dans nos relations ? Comment sortir de l’état d’attente et reprendre le pouvoir ?
Lorsque nous avons des attentes envers les autres, nous remettons la responsabilité de notre bonheur entre les mains d’une autre personne. Nous perdons le pouvoir de s’occuper de soi, de s’assurer de notre bien-être, car nous attendons que ça vienne de l’extérieur. Cela signifie également que nous donnons notre énergie, notre pouvoir de créer et notre force de vie à quelqu’un ou quelque chose en dehors de soi. Nous n’avons plus de prise, car nous sommes dans un état d’attente. Et, parfois, il ne se passe rien de ce que nous avions prévu ou attendu, ce qui peut créer de la déception. L’impact de cette accumulation peut nous éloigner de certaines personnes et créer un sentiment de mal-être.
Pourquoi avons-nous autant d’attentes envers les autres ?
Il peut être aidant de le comprendre. Lorsque nous étions enfant, nos parents s’occupaient de tous nos besoins. Ils les prévoyaient, les anticipaient et les devinaient sans que nous demandions quoi que ce soit. Nous n’avions pas d’effort à faire et nous avons appris à attendre de nos parents. C’était acquis avant, mais ce ne l’est plus maintenant. Nous pouvons à ce jour avoir encore le même fonctionnement et attendre que les autres devinent ce que nous ressentons ou encore qu’ils devinent nos besoins et nos désirs. Nous restons ainsi dans un état passif. Maintenant que nous sommes adulte, nous sommes responsable de notre bonheur, et il est temps de reprendre ce pouvoir d’être plus heureux en relation.
Je tiens à préciser qu’il y a une différence entre les besoins et les désirs. Les besoins sont nécessaires à la survie physiologique ou psychologique d’une personne. Il y a les besoins physiologiques de base, comme se nourrir, boire, se reposer, respirer, etc. Ou encore les besoins psychiques comme celui d’aimer et d’être aimé, sécurisé, valorisé, accepté et écouté, de s’affirmer, d’être libre d’être soi. Tous les autres « besoins » sont plutôt des désirs ou des préférences, car ils ne sont pas essentiels à la survie.
La responsabilité de prendre soin de soi
Et si, au lieu d’attendre les autres, nous prenions mieux soin de nous ? Il existe des façons d’y parvenir, et je vais tenter de vous aider à développer de nouveaux outils. Tout d’abord, accepter que nous avons des besoins est primordial, car nous ne pouvons en prendre soin s’ils sont banalisés. Les besoins sont essentiels à notre équilibre physique et mental, d’où l’importance d’en faire une priorité. Aussi, les autres ne peuvent pas deviner nos besoins et nos désirs. C’est de notre responsabilité d’en prendre soin. Bien souvent, l’obstacle principal est notre discours intérieur, et il importe de l’observer afin de ne pas rester pris dans nos croyances. Par exemple, nous pouvons nous dire : « C’est évident que j’ai besoin d’aide pour les tâches ménagères. Il me semble que c’est clair que je suis à bout : je n’arrête pas de le dire ! » Ce qui est une évidence pour soi ne l’est pas nécessairement pour l’autre. Peut-être que l’autre n’a pas saisi notre besoin d’aide, et que cela pourrait être bénéfique de le mentionner plus clairement. Sans cela, nous restons seul avec notre besoin d’aide, frustré, déçu ou triste.
Se responsabiliser et passer à l’action
Si, par exemple, je ressens un besoin d’affection à l’endroit de mon copain. Je peux :
- Attendre qu’il vienne vers moi ou lui reprocher qu’il n’est pas assez démonstratif sans rien faire de précis pour répondre à mon besoin.
- Conscientiser mon besoin et m’en occuper. Je vais donc vers lui pour lui faire un câlin, lui prendre la main ou encore l’embrasser.
Avec l’option 2, je sors de l’attente en prenant soin de moi. Je donne de l’importance à mon besoin et je m’en occupe. Je suis donc satisfaite et je me sens aimée. Avec l’option 1, je serais dans l’attente, déçue et -peut-être même triste ou frustrée. Bien des conflits, des déceptions et éventuellement des ruptures peuvent être évités de cette façon.
Voici un autre exemple.
Je ressens le besoin de parler à mon amie, mais je sais qu’elle est occupée ces temps-ci, alors je ne l’appelle pas. Le temps passe, et je n’ai pas de ses nouvelles. Je peux :
- Attendre qu’elle m’appelle et accumuler du ressentiment envers elle. Lorsqu’elle me téléphone, je lui reproche de ne jamais m’appeler. Ou encore, je m’éloigne d’elle.
- Lui téléphoner en lui demandant si c’est un bon moment pour parler.
Vous voyez la différence ? Au premier choix, je demeure dans l’insatisfaction. Au second, il y a une responsabilisation face à mon besoin. Je nourris mon autonomie affective et je passe à l’action en étant comblée de lui avoir parlé. N’oubliez pas que, lorsque vous choisissez la deuxième option, vous prenez soin de vous.
Les attentes envers soi-même
Est-ce qu’elles sont réalistes ? Est-ce qu’elles nous amènent à nous améliorer ou à nous mettre de la pression, à nous nuire et à nourrir une mauvaise image de soi ? Si nos attentes nous font souffrir, il peut être important de les redéfinir, afin que cela puisse nous propulser et au lieu de nous emprisonner. N’oublions pas d’être doux envers nous-même et de nous féliciter de ce que nous avons accompli au lieu de nous en vouloir de ne pas avoir tout fait. Faire de son mieux fait du bien, mais, parfois, faire de son mieux, c’est aussi de passer la journée à ne rien faire, car c’est notre besoin du moment. Chaque petit pas compte, et c’est essentiel de le voir pour nourrir l’estime de soi. Sans cela, la dévalorisation peut apparaître et nous causer du tort.
Offrir aux autres dans l’attente de recevoir en retour
Parfois, nous donnons aux autres dans le but éventuel de recevoir en retour… et ce jour ne vient pas toujours. Cette attente peut nous faire vivre une panoplie d’émotions souffrantes. Questionnez-vous sur la raison qui vous incite à donner aux autres. Si la véritable raison est de recevoir en retour, vous risquez d’être déçu, et cela vous maintient aussi dans un état d’attente. Afin d’être nourri en relation, profitez du plaisir et du bonheur qu’offrir peut procurer. Si cela ne vous procure aucun bien, il peut être intéressant de faire le point : peut-être avez-vous dépassé vos limites ?
Je vous souhaite d’accepter vos besoins et d’en prendre soin, car ils sont essentiels à votre bien-être et à votre équilibre. Vous pouvez améliorer vos relations en passant à l’action. N’oubliez pas que, lorsque vous le faites, vous prenez soin de vous, développez votre autonomie affective et nourrissez l’amour de vous. C’est un merveilleux cadeau à s’offrir !
KARINE LAPOINTE
TRA, thérapeute en relation d’aide par l’ANDC.
Animatrice et conférencière.
C’est par des séances de thérapie que Karine aide la personne à retrouver le chemin vers l’amour de soi, vers l’acceptation de son unicité afin de reprendre la liberté d’être soi dans ses relations. Elle offre de l’accompagnement vers le chemin qui mène à plus d’harmonie et d’équilibre dans la vie.
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