Maximisez votre potentiel d’intelligence
Relation d'AIDE
Quand nous sommes blessés par l’humiliation, la trahison, l’injustice, la dévalorisation, le rejet, l’infériorisation ou l’abandon, quel est le rôle des intelligences émotionnelle et rationnelle dans le processus d’intériorisation ?
L’intelligence émotionnelle
Solliciter l’intelligence émotionnelle, c’est pouvoir percevoir les sensations et ressentir les émotions desquelles nous nous sommes coupés par nos défensives ; c’est nous laisser toucher agréablement ou désagréablement au niveau du coeur ; c’est éprouver les effets du monde extérieur et de nos pensées positives ou négatives sur notre coeur et sur notre corps. Les sensations corporelles et les états émotionnels ressentis sont une source d’information extraordinaire dont nous sommes privés si nous cuirassons notre vie intérieure par peur de souffrir.
Lorsque nous nous séparons de nos émotions, nous nous déconnectons du coeur et de l’amour. Soyons conscients qu’à chaque fois que nous refusons une expérience par peur, nous nous éloignons de l’amour 1, écrit Drouet. Seule l’intelligence émotionnelle peut effectuer cette connexion pour que nous puissions les ressentir et les exprimer, et que nous puissions de nouveau ressentir l’amour qui est enfoui sous les réactions défensives, sous la peur et sous les blessures. Le mot clé pour qu’elle puisse accomplir son rôle est ressentir.
La solution à la souffrance est dans la souffrance, jamais en dehors d’elle. Encore faut-il la ressentir ! Si nous la fuyons par nos défensives, nous perdons accès au langage et au message de notre coeur. Développer notre intelligence émotionnelle, c’est s’entraîner à percevoir nos sensations et à ressentir nos émotions ici et maintenant et jour après jour sans les fuir.
Le rôle de l’intelligence rationnelle dans l’introspection
Cela dit, ressentir ne suffit pas pour que nous profitions pleinement du pouvoir de l’intelligence intrapersonnelle. Sans l’intervention de l’intelligence rationnelle dans ce processus d’introspection, nous ne pouvons ni nous connaître, ni nous comprendre, ni exprimer notre vécu. Le rôle de cette dernière est de mettre de la conscience sur nos ressentis. Utiliser notre intelligence rationnelle, c’est nous observer pour prendre conscience, ici et maintenant, des défensives qui nous empêchent d’avoir accès à nos perceptions et à nos émotions et qui nous empêchent de trouver les mots justes pour refléter fidèlement ces émotions quand nous les exprimons. L’irrationnel a son propre langage. Il précède toujours le rationnel dans le fonctionnement des trois cerveaux. Nous ne pouvons prendre conscience de nos émotions et les nommer sans prendre le temps d’abord de bien les ressentir. Nous ne pouvons orienter nos vies dans le sens qui nous convient si nous sommes uniquement centrés sur nos déclencheurs, et si nous n’écoutons pas les messages qui viennent de l’intérieur.
Il faut bien distinguer ici la différence entre la prise de conscience et la rationalisation. La dernière est un mécanisme de défense inconscient qui intervient spontanément dans notre psychisme pour nous empêcher de ressentir la souffrance. Cependant, au lieu de nous protéger contre la douleur émotionnelle, elle l’exacerbe. Plus nous nous défendons par quelque moyen que ce soit, plus nous souffrons. C’est comme cacher une plaie pour ne pas la voir. Cette plaie risque de s’envenimer si nous ne nous en occupons pas. L’émotion douloureuse est la plaie psychique de l’être. Elle a besoin de notre attention. Elle a besoin que nous prenions soin d’elle pour guérir. Pour ce faire et par amour pour nous-mêmes, nous devons ouvrir la route qui mène au cœur de cette route qui est fermée à cause de tous les mécanismes de défense que nous avons mis inconsciemment en place pour nous empêcher d’y accéder pour fuir la souffrance.
Nous avons à conscientiser nos refoulements, nos jugements et les blâmes que nous portons sur nous et sur les autres ; nous devons aussi prendre conscience de nos rationalisations, de nos négations, de notre attitude de victime qui accuse ou de bourreau qui attaque. Il n’y a qu’un seul chemin pour nous amener droit au cœur, quand nous nous en éloignons par nos défensives, c’est le ressenti. C’est le rôle de l’intelligence intrapersonnelle de nous faire voir que nous sommes défensifs ici et maintenant, que nous nous sommes déconnectés du coeur et que nous n’avons pas accès à ce que nous vivons. Le résumé suivant éclairera peut-être davantage mes propos.
Écouter son coeur
Voici ce qui se passe en nous lorsque le cerveau de la tête n’est pas en relation avec celui du coeur, particulièrement quand nous sommes touchés émotionnellement et que nous ne prenons pas le temps de ressentir nos émotions. Dans ces moments-là, nos autoroutes neurologiques nous font prendre la voie répétitive des mécanismes défensifs. Ces mécanismes, toujours les mêmes, nous font souffrir davantage et nous éloignent de nous-mêmes et des autres. Ils coupent notre accès au coeur. Mais le coeur n’abdique pas. Il veut reprendre sa place.
Il veut que nous entendions son message. Il passe par la voie de la souffrance pour se faire entendre. Il sait que plus nous nous défendons, plus nous souffrons. Cette souffrance durera aussi longtemps qu’une fissure se créera dans la cuirasse de nos défensives pour que nous nous réveillions.
Cette fissure se manifeste par une dépression, un désir de suicide, un burnout, une expérience insupportable d’abandon, de trahison, de rejet, de dévalorisation, d’infériorisation, d’impuissance, d’injustice, d’ingratitude ou de désespoir. C’est seulement quand cette fissure se produit que nous réalisons que le coeur est le plus fort et que l’émotion est plus forte que la raison. Si nous n’écoutons pas notre coeur, il fera tout pour se faire entendre et pour que nous revenions à lui. Il est le maître de l’intelligence et du cerveau et le siège de l’amour. Sa fonction est de nous ramener au centre de nous-mêmes, à ce seul endroit où réside l’amour véritable de nous, des autres et de la vie. Ne cherchez pas ailleurs, il n’y a pas d’autre chemin pour trouver la paix. C’est donc dire que le rôle de l’intelligence intrapersonnelle est de favoriser le retour à l’essence de nous-mêmes par une collaboration des intelligences rationnelles et irrationnelles.
Si le mot clé de l’intelligence émotionnelle est ressentir, celui de l’intelligence rationnelle est PRISE DE CONSCIENCE par l’auto-observation. C’est par cette participation coordonnée des intelligences émotionnelle (ressenti) et rationnelle (prise de conscience) que s’exprime l’intelligence intrapersonnelle pour favoriser la conscience de soi et la connaissance de ce qui nous meut, et pour nous ramener sans cesse au coeur de notre intelligence. Sans elle, nous restons toute notre vie sur le pilote automatique et nous ne pouvons participer à la planification de notre voyage sur cette Terre.
Colette Portelance
TRA, Thérapeute en relation d’aideMD par l’ANDCMD
Fondatrice du Centre de relation d’aide de Montréal (CRAM)
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